Le Chemin Écriture du Spiritisme Chrétien.
Doctrine spirite - 1re partie. ©

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Le Livre des Médiums — Deuxième Partie.

(Langue portugaise)

Chapitre XXVI.


QUESTIONS QUE L’ON PEUT ADRESSER AUX ESPRITS.

Observations préliminaires. (286, 287.) — Questions sympathiques ou antipathiques aux Esprits. (288.) — Questions sur l’avenir. (289.) — Questions sur les existences passées et futures. (290.) — Questions sur les intérêts moraux et matériels. (291.) — Questions sur le sort des Esprits. (292.) — Questions sur la santé. (293.) — Questions sur les inventions et les découvertes. (294.) — Questions sur les trésors cachés. (295.) — Questions sur les autres mondes. (296.)


Observations préliminaires.


286. — On ne saurait attacher trop d’importance à la manière de poser les questions, et plus encore à la nature des questions. Deux choses sont à considérer dans celles qu’on adresse aux Esprits : la forme et le fond. 2 Sous le rapport de la forme, elles doivent être rédigées avec clarté et précision en évitant les questions complexes. 3 Mais il est un autre point non moins important, c’est l’ordre qui doit présider à leur arrangement. Lorsqu’un sujet requiert une série de questions, il est essentiel qu’elles s’enchaînent avec méthode de manière à découler naturellement les unes des autres ; les Esprits y répondent beaucoup plus facilement et plus clairement que lorsqu’elles sont posées au hasard, en passant sans transition d’un objet à un autre. 4 C’est pour cette raison qu’il est toujours très utile de les préparer d’avance, sauf à intercaler, séance tenante, celles qui sont amenées par les circonstances. Outre la rédaction qui doit être meilleure étant faite à tête reposée, ce travail préparatoire est, comme nous l’avons déjà dit, une sorte d’évocation anticipée à laquelle l’Esprit peut avoir assisté, et s’être disposé à répondre. On remarquera que très souvent l’Esprit répond par anticipation à certaines demandes, ce qui prouve qu’il les connaissait d’avance.

5 Le fond de la question requiert une attention encore plus sérieuse, car c’est souvent la nature de la demande qui provoque une réponse juste ou fausse ; 6 il en est sur lesquelles les Esprits ne peuvent pas ou ne doivent pas répondre pour des motifs qui nous sont inconnus : il est donc inutile d’insister ; 7 mais ce que l’on doit éviter par-dessus tout, ce sont les questions faites dans le but de mettre leur perspicacité à l’épreuve. Quand une chose existe, dit-on, ils doivent la savoir ; or, c’est précisément parce que la chose est connue de vous, ou que vous avez les moyens de la vérifier vous-mêmes, qu’ils ne se donnent pas la peine de répondre ; 8 cette suspicion les froisse, et l’on n’obtient rien de satisfaisant. N’en avons-nous pas tous les jours des exemples parmi nous ? Des hommes supérieurs, et qui ont conscience de leur valeur, s’amuseraient-ils à répondre à toutes les sottes questions qui tendraient à les soumettre à un examen comme des écoliers ? 9 Le désir de faire un adepte de telle ou telle personne, n’est point pour les Esprits un motif de satisfaire une vaine curiosité ; ils savent que la conviction arrivera tôt ou tard, et les moyens qu’ils emploient pour l’amener ne sont pas toujours ceux que nous pensons.

10 Supposez un homme grave occupé de choses utiles et sérieuses, incessamment harcelé par les puériles demandes d’un enfant, et vous aurez une idée de ce que doivent penser les Esprits supérieurs de toutes les niaiseries qu’on leur débite.

11 Il ne s’ensuit point qu’on ne puisse obtenir de la part des Esprits d’utiles renseignements et surtout de très bons conseils, mais ils répondent plus ou moins bien, selon les connaissances qu’ils possèdent eux-mêmes, l’intérêt que nous méritons de leur part et l’affection qu’ils nous portent, et enfin selon le but qu’on se propose et l’utilité qu’ils voient à la chose ; 12 mais si toute notre pensée se borne à les croire plus aptes que d’autres à nous renseigner utilement sur les choses de ce monde, ils ne peuvent avoir pour nous une profonde sympathie ; dès lors, ils ne font que des apparitions très courtes et souvent, suivant le degré de leur imperfection, témoignent leur mauvaise humeur d’avoir été dérangés inutilement.


287. Certaines personnes pensent qu’il est préférable de s’abstenir de poser des questions, et qu’il convient d’attendre l’enseignement des Esprits sans le provoquer ; c’est là une erreur. 2 Les Esprits donnent sans contredit des instructions spontanées d’une très haute portée, et que l’on aurait tort de négliger ; 3 mais il est des explications que l’on attendrait souvent fort longtemps si on ne les sollicitait pas. Sans les questions que nous avons proposées, le Livre des Esprits et le Livre des médiums seraient encore à faire, ou tout au moins seraient bien moins complets, et une foule de problèmes d’une grande importance seraient encore à résoudre. 4 Les questions, loin d’avoir le moindre inconvénient, sont d’une très grande utilité au point de vue de l’instruction, quand on sait les renfermer dans les limites voulues.

5 Elles ont un autre avantage, c’est d’aider à démasquer les Esprits trompeurs qui, étant plus vains que savants, subissent rarement à leur avantage l’épreuve de questions d’une logique serrée par lesquelles on les pousse dans leurs derniers retranchements. 6 Comme les Esprits véritablement supérieurs n’ont rien à redouter d’un pareil contrôle, ils sont les premiers à provoquer des explications sur les points obscurs ; 7 les autres, au contraire, craignant d’avoir affaire à plus forte partie, ont grand soin de les éviter ; aussi recommandent-ils en général aux médiums qu’ils veulent dominer, et auxquels ils veulent faire accepter leurs utopies, de s’abstenir de toute controverse à l’endroit de leurs enseignements.

8 Si l’on a bien compris ce que nous avons dit jusqu’à présent dans cet ouvrage, on peut déjà se faire une idée du cercle dans lequel il convient de renfermer les questions que l’on peut adresser aux Esprits ; toutefois, pour plus de certitude, nous donnons ci-après les réponses qui ont été faites sur les principaux sujets sur lesquels les personnes peu expérimentées sont généralement disposées à les interroger.


288. — Questions sympathiques ou antipathiques aux Esprits.


Les Esprits répondent-ils volontiers aux questions qui leur sont adressées ?

« C’est suivant les questions. 2 Les Esprits sérieux répondent toujours avec plaisir à celles qui ont pour but le bien et les moyens de vous faire avancer. 3 Ils n’écoutent pas les questions futiles. »


Suffit-il qu’une question soit sérieuse pour obtenir une réponse sérieuse ?

« Non, cela dépend de l’Esprit qui répond. »


a — Mais une question sérieuse n’éloigne-t-elle pas les Esprits légers ?

« Ce n’est pas la question qui éloigne les Esprits légers, c’est le caractère de celui qui la fait. »


Quelles sont les questions particulièrement antipathiques aux bons Esprits ?

« Toutes celles qui sont inutiles ou qui sont faites dans un but de curiosité et d’épreuve ; alors ils n’y répondent pas et s’éloignent. »


a — Y a-t-il des questions qui soient antipathiques aux Esprits imparfaits ?

« Il n’y a que celles qui peuvent faire découvrir leur ignorance ou leur supercherie quand ils cherchent à tromper ; 2 autrement ils répondent à tout, sans se soucier de la vérité. »


Que penser des personnes qui ne voient dans les communications spirites qu’une distraction et un passe-temps, ou un moyen d’obtenir des révélations sur ce qui les intéresse ?

« Ces personnes plaisent beaucoup aux Esprits inférieurs qui, comme elles, veulent s’amuser, et sont contents quand ils les ont mystifiées. »


Lorsque les Esprits ne répondent pas à certaines questions, est-ce par un effet de leur volonté, ou bien parce qu’une puissance supérieure s’oppose à certaines révélations ?

« L’un et l’autre ; 2 il est des choses qui ne peuvent être révélées, et d’autres que l’Esprit lui-même ne connaît pas. »


a — En insistant fortement, l’Esprit finirait-il par répondre ?

« Non ; 2 l’Esprit qui ne veut pas répondre a toujours la facilité de s’en aller. 3 C’est pourquoi il est nécessaire d’attendre quand on vous dit de le faire, 4 et surtout ne pas vous opiniâtrer à vouloir nous faire répondre. 5 Insister pour avoir une réponse qu’on ne veut pas vous donner, c’est un moyen certain d’être trompé. »


Tous les Esprits sont-ils aptes à comprendre les questions qu’on leur pose ?

« Bien loin de là ; les Esprits inférieurs sont incapables de comprendre certaines questions, ce qui ne les empêche pas de répondre bien ou mal, comme cela a lieu parmi vous. »


2 Remarque. Dans certains cas, et lorsque la chose est utile, il arrive fréquemment qu’un Esprit plus éclairé vient en aide à l’Esprit ignorant, et lui souffle ce qu’il doit dire. On le reconnaît aisément au contraste de certaines réponses, et en outre, parce que l’Esprit en convient souvent lui-même. Ceci n’a lieu que pour les Esprits de bonne foi ignorants, mais jamais pour ceux qui font parade d’un faux savoir.


289. — Questions sur l’avenir.


— Les Esprits peuvent-ils nous faire connaître l’avenir ?

« Si l’homme connaissait l’avenir, il négligerait le présent. 2 Et c’est encore là un point sur lequel vous insistez toujours pour avoir une réponse précise ; c’est un grand tort, car la manifestation des Esprits n’est pas un moyen de divination. 3 Si vous voulez absolument une réponse, elle vous sera donnée par un Esprit follet : nous vous le disons à chaque instant. » (Voir Livre des Esprits, connaissance de l’avenir, nº 868.)


N’y a-t-il pas cependant quelquefois des événements futurs qui sont annoncés spontanément, et avec vérité, par les Esprits ?

« Il peut arriver que l’Esprit prévoie des choses qu’il juge utile de faire connaître, ou qu’il a mission de vous faire connaître ; 2 mais il y a encore plus à se défier des Esprits trompeurs qui s’amusent à faire des prédictions. 3 Ce n’est que l’ensemble des circonstances qui peut faire apprécier le degré de confiance qu’elles méritent. »


Quel est le genre de prédictions dont on doit le plus se défier ?

« Toutes celles qui n’ont pas un but d’utilité générale. 2 Les prédictions personnelles peuvent presque toujours être considérées comme apocryphes. »


10º Quel est le but des Esprits qui annoncent spontanément des événements qui n’ont pas lieu ?

« Le plus souvent, c’est pour s’amuser de la crédulité, de la frayeur ou de la joie qu’ils causent, puis ils rient du désappointement. 2 Ces prédictions mensongères ont cependant quelquefois un but sérieux, c’est de mettre à l’épreuve celui à qui elles sont faites, afin de voir la manière dont il prend la chose, et la nature des sentiments bons ou mauvais qu’elle fait naître en lui. »


3 Remarque. Telle serait, par exemple, l’annonce de ce qui peut flatter la cupidité ou l’ambition, comme la mort d’une personne, la perspective d’un héritage, etc..


11º Pourquoi les Esprits sérieux, lorsqu’ils font pressentir un événement, n’en fixent-ils point ordinairement la date ; est-ce impuissance ou volonté de leur part ?

« L’un et l’autre ; 2 ils peuvent, dans certains cas, faire pressentir un événement : c’est alors un avertissement qu’ils vous donnent. 3 Quant à en préciser l’époque, souvent ils ne doivent pas ; 4 souvent aussi ils ne le peuvent pas, parce qu’ils ne le savent pas eux-mêmes. 5 L’Esprit peut prévoir qu’une chose aura lieu, mais le moment précis peut dépendre d’événements qui ne sont pas encore accomplis, et que Dieu seul connaît. 6 Les Esprits légers, qui ne se font aucun scrupule de vous tromper, vous indiquent les jours et les heures sans s’inquiéter de la réussite. 7 C’est pourquoi toute prédiction circonstanciée doit vous être suspecte.

8 « Encore une fois, notre mission est de vous faire progresser ; nous vous aidons autant que nous pouvons. 9 Celui qui demande aux Esprits supérieurs la sagesse ne sera jamais trompé ; 10 mais ne croyez pas que nous perdions notre temps à écouter toutes vos niaiseries et à vous dire la bonne aventure ; nous laissons cela aux Esprits légers qui s’en amusent, comme des enfants espiègles.

11 « La Providence a posé des bornes aux révélations qui peuvent être faites à l’homme. 12 Les Esprits sérieux gardent le silence sur tout ce qu’il leur est interdit de faire connaître. 13 En insistant pour avoir une réponse, on s’expose aux fourberies des Esprits inférieurs, toujours prêts à saisir les occasions de tendre des pièges à votre crédulité. »


14 Remarque. Les Esprits voient, ou pressentent par induction les événements futurs ; ils les voient s’accomplir dans un temps qu’ils ne mesurent pas comme nous ; pour en préciser l’époque, il leur faudrait s’identifier avec notre manière de supputer la durée, ce qu’ils ne jugent pas toujours nécessaire ; de là souvent une cause d’erreurs apparentes.


12º N’y a-t-il pas des hommes doués d’une faculté spéciale qui leur fait entrevoir l’avenir ?

« Oui, ceux dont l’âme se dégage de la matière ; alors c’est l’Esprit qui voit ; 2 et lorsque cela est utile, Dieu leur permet de révéler certaines choses pour le bien ; 3 mais il y a encore plus d’imposteurs et de charlatans. 4 Cette faculté sera plus commune dans l’avenir. »


13º Que penser des Esprits qui se plaisent à prédire à quelqu’un sa mort à jour ou heure fixe ?

« Ce sont des Esprits mauvais plaisants, et très mauvais plaisants, qui n’ont d’autre but que de jouir de la peur qu’ils causent. Il n’y a jamais à s’en préoccuper. »


14º Comment se fait-il que certaines personnes soient averties par pressentiment de l’époque de leur mort ?

« C’est, le plus souvent, leur propre Esprit qui le sait dans ses moments de liberté et qui en conserve une intuition au réveil. 2 C’est pourquoi ces personnes y étant préparées ne s’en effraient ni ne s’en émeuvent. 3 Elles ne voient dans cette séparation du corps et de l’âme qu’un changement de situation, ou si vous aimez mieux, et pour être plus vulgaire, l’abandon d’un habit de drap grossier pour un habit de soie. 4 La crainte de la mort diminuera à mesure que s’étendront les croyances spirites. »


290. — Questions sur les existences passées et futures.


15º Les Esprits peuvent-ils nous faire connaître nos existences passées ?

« Dieu permet quelquefois qu’elles soient révélées suivant le but ; 2 si c’est pour votre édification et votre instruction, elles seront vraies, et, dans ce cas, la révélation est presque toujours faite spontanément et d’une manière tout à fait imprévue ; 3 mais il ne le permet jamais pour satisfaire une vaine curiosité. »


a — Pourquoi certains Esprits ne se refusent-ils jamais à ces sortes de révélations ?

« Ce sont des Esprits railleurs qui s’amusent à vos dépens. 2 En général, vous devez regarder comme fausses, ou tout au moins suspectes, toutes les révélations de cette nature qui n’ont pas un but éminemment sérieux et utile. 3 Les Esprits moqueurs se plaisent à flatter l’amour-propre par de prétendues origines. 4 Il y a des médiums et des croyants qui acceptent pour argent comptant ce qui leur est dit sur ce point et qui ne voient pas que l’état actuel de leur Esprit ne justifie en rien le rang qu’ils prétendent avoir occupé ; petite vanité dont s’amusent les Esprits railleurs aussi bien que les hommes. 5 Il serait plus logique et plus conforme à la marche progressive des êtres qu’ils eussent monté que d’avoir descendu, ce qui serait plus honorable pour eux. 6 Pour que l’on pût ajouter foi à ces sortes de révélations, il faudrait qu’elles fussent faites spontanément par divers médiums étrangers les uns aux autres, et à ce qui aurait été révélé antérieurement ; alors, là, il y aurait raison évidente de croire. »


b — Si l’on ne peut connaître son individualité antérieure, en est-il de même du genre d’existence que l’on a eue, de la position sociale que l’on a occupée, des qualités et des défauts qui ont prédominé en nous ?

« Non, cela peut être révélé, parce que vous pouvez en tirer profit pour votre amélioration ; 2 mais, d’ailleurs, en étudiant votre présent, vous pouvez vous-même déduire votre passé. » (Voir Livre des Esprits : Oubli du passé, nº 392.)


16º Peut-il nous être révélé quelque chose sur nos existences futures ?

« Non ; 2 tout ce que vous diront certains Esprits à ce sujet n’est qu’une plaisanterie ; et cela se comprend : votre existence future ne peut être arrêtée d’avance, puisqu’elle sera ce que vous l’aurez faite vous-même par votre conduite sur la terre, et par les résolutions que vous aurez prises quand vous serez Esprit. 3 Moins vous aurez à expier, plus elle sera heureuse ; 4 mais savoir où et comment sera cette existence, encore une fois c’est impossible, sauf le cas spécial et rare des Esprits qui ne sont sur la terre que pour y accomplir une mission importante, parce qu’alors leur route est en quelque sorte tracée d’avance. »


291. — Questions sur les intérêts moraux et matériels.


17º Peut-on demander des conseils aux Esprits ?

« Oui, certainement ; 2 les bons Esprits ne refusent jamais d’aider ceux qui les invoquent avec confiance, principalement en ce qui touche l’âme ; 3 mais ils repoussent les hypocrites, ceux qui ont l’air de demander la lumière et se complaisent dans les ténèbres. »


18º  Les Esprits peuvent-ils donner des conseils sur les choses d’intérêt privé ?

« Quelquefois, suivant le motif. 2 Cela dépend aussi de ceux à qui l’on s’adresse. Les avis concernant la vie privée sont donnés avec plus d’exactitude par les Esprits familiers, parce qu’ils s’attachent à une personne et s’intéressent à ce qui la concerne : 3 c’est l’ami, le confident de vos plus secrètes pensées ; mais souvent vous les fatiguez de questions si saugrenues, qu’ils vous laissent là. 4 Il serait aussi absurde de demander des choses intimes à des Esprits qui vous sont étrangers, que de vous adresser pour cela au premier individu que vous rencontreriez sur votre chemin. 5 Vous ne devriez jamais oublier que la puérilité des demandes est incompatible avec la supériorité des Esprits. 6 Il faut aussi tenir compte des qualités de l’Esprit familier, qui peut être bon ou mauvais, selon ses sympathies pour la personne à laquelle il s’attache. 7 L’Esprit familier d’un méchant homme est un méchant Esprit, dont les conseils peuvent être pernicieux, mais qui s’éloigne et cède la place à un Esprit meilleur, si l’homme lui-même s’améliore. 8 Aux semblables les semblables. »


19º Les Esprits familiers peuvent-ils favoriser les intérêts matériels par les révélations ?

« Ils le peuvent, et le font quelquefois selon les circonstances, 2 mais soyez assurés que jamais les bons Esprits ne se prêtent à servir la cupidité. 3 Les mauvais font miroiter à vos yeux mille appas pour l’aiguillonner, et vous mystifier ensuite par la déception. 4 Sachez bien aussi que si votre épreuve est de subir telle ou telle vicissitude, vos Esprits protecteurs peuvent vous aider à la supporter avec plus de résignation, l’adoucir quelquefois ; mais, dans l’intérêt même de votre avenir, il ne leur est pas permis de vous en affranchir. 5 C’est ainsi qu’un bon père n’accorde pas à son enfant tout ce qu’il désire. »


6 Remarque. Nos Esprits protecteurs peuvent, en maintes circonstances, nous indiquer la meilleure voie, sans cependant nous conduire à la laisse, autrement nous perdrions toute initiative et n’oserions faire un pas sans avoir recours à eux, et cela au préjudice de notre perfectionnement. 7 Pour progresser, l’homme a souvent besoin d’acquérir l’expérience à ses dépens ; 8 c’est pourquoi les Esprits sages, tout en nous conseillant, nous livrent souvent à nos propres forces, comme le fait un instituteur habile pour ses élèves. 9 Dans les circonstances ordinaires de la vie, ils nous conseillent par l’inspiration et nous laissent ainsi tout le mérite du bien, comme ils nous laissent toute la responsabilité du mauvais choix.

10 Ce serait abuser de la condescendance des Esprits familiers et se méprendre sur leur mission, que de les interroger à chaque instant sur les choses les plus vulgaires, comme le font certains médiums. 11 Il en est qui, pour un oui ou pour un non, prennent le crayon et demandent avis pour l’action la plus simple. 12 Cette manie dénote de la petitesse dans les idées ; en même temps il y a de la présomption à croire qu’on a toujours un Esprit servant à ses ordres, n’ayant autre chose à faire qu’à s’occuper de nous et de nos petits intérêts. 13 C’est en outre annihiler son propre jugement et se réduire à un rôle passif sans profit pour la vie présente, et à coup sûr préjudiciable à l’avancement futur. 14 S’il y a de la puérilité à interroger les Esprits pour des choses futiles, il n’y en a pas moins de la part des Esprits qui s’occupent spontanément de ce qu’on peut appeler les détails de ménage ; ils peuvent être bons, mais assurément ils sont encore bien terrestres.


20º Si une personne laisse en mourant des affaires embarrassées, peut-on demander à son Esprit d’aider à les débrouiller, et peut-on aussi l’interroger sur l’avoir réel qu’il a laissé, dans le cas où cet avoir ne serait pas connu, si c’est dans l’intérêt de la justice ?

« Vous oubliez que la mort est une délivrance des soucis de la Terre ; 2 croyez-vous donc que l’Esprit qui est heureux de sa liberté vienne volontiers reprendre sa chaîne, et s’occuper de choses qui ne le regardent plus, pour satisfaire la cupidité de ses héritiers qui peut-être se sont réjouis de sa mort dans l’espoir qu’elle leur serait profitable ? 3 Vous parlez de justice ; mais la justice est dans la déception de leur convoitise ; c’est le commencement des punitions que Dieu réserve à leur avidité des biens de la Terre. 4 D’ailleurs, les embarras dans lesquels laisse quelquefois la mort d’une personne font partie des épreuves de la vie, et il n’est au pouvoir d’aucun Esprit de vous en affranchir, parce qu’elles sont dans les décrets de Dieu. »


5 Remarque. La réponse ci-dessus désappointera sans doute ceux qui se figurent que les Esprits n’ont rien de mieux à faire que de nous servir d’auxiliaires clairvoyants pour nous guider, non vers le ciel, mais sur la Terre.6 Une autre considération vient à l’appui de cette réponse. Si un homme a laissé pendant sa vie ses affaires en désordre par incurie, il n’est pas vraisemblable qu’après sa mort il en prenne plus de soucis, car il doit être heureux d’être délivré des tracas qu’elles lui causaient, et pour peu qu’il soit élevé, il y attachera encore moins d’importance comme Esprit que comme homme. 7 Quant aux biens inconnus qu’il a pu laisser, il n’a aucune raison de s’intéresser à d’avides héritiers qui ne penseraient probablement plus à lui s’ils n’espéraient en tirer quelque chose, 8 et s’il est encore imbu des passions humaines, il peut se faire un malin plaisir de leur désappointement.

9 Si, dans l’intérêt de la justice et des personnes qu’il affectionne, un Esprit juge utile de faire des révélations de ce genre, il le fait spontanément, et l’on n’a pas pour cela besoin d’être médium, ni d’avoir recours à un médium ; il amène la connaissance des choses par des circonstances fortuites, 10 mais ce n’est jamais sur la demande qu’on lui en fait, attendu que cette demande ne peut changer la nature des épreuves que l’on doit subir ; elle serait plutôt propre à les aggraver, parce qu’elle est presque toujours un indice de cupidité, et prouve à l’Esprit qu’on s’occupe de lui par intérêt. (Voir nº 295.)


292. — Questions sur le sort des Esprits.


21º Peut-on demander aux Esprits des renseignements sur leur situation dans le monde des Esprits ?

« Oui, et ils en donnent volontiers quand la demande est dictée par la sympathie ou le désir d’être utile, et non par la curiosité. »


22º Les Esprits peuvent-ils décrire la nature de leurs souffrances ou de leur bonheur ?

« Parfaitement, et ces sortes de révélations sont un grand enseignement pour vous, car elles vous initient à la véritable nature des peines et des récompenses futures ; 2 en détruisant les idées fausses que vous vous faites à ce sujet, elles tendent à ranimer la foi et votre confiance en la bonté de Dieu. 3 Les bons Esprits sont heureux de vous décrire la félicité des élus ; 4 les mauvais peuvent être contraints de décrire leurs souffrances, afin de provoquer le repentir chez eux ; 5 ils y trouvent même quelquefois une sorte de soulagement : c’est le malheureux qui exhale sa plainte par l’espoir de la compassion.

 6 « N’oubliez pas que le but essentiel, exclusif, du Spiritisme, est votre amélioration, et c’est pour l’atteindre qu’il est permis aux Esprits de vous initier à la vie future, en vous offrant des exemples dont vous pouvez profiter. 7 Plus vous vous identifierez avec le monde qui vous attend, moins vous regretterez celui où vous êtes maintenant. Ceci est en somme le but actuel de la révélation. »


23º En évoquant une personne dont le sort est inconnu, peut-on savoir d’elle-même si elle existe encore ?

« Oui, si l’incertitude de sa mort n’est pas une nécessité ou une épreuve pour ceux qui ont intérêt à le savoir. »


a — Si elle est morte, peut-elle faire connaître les circonstances de sa mort, de manière à pouvoir la vérifier ?

« Si elle y attache quelque importance, elle le fera ; autrement elle s’en soucie peu. »


2 Remarque. L’expérience prouve que, dans ce cas, l’Esprit n’est nullement excité par les motifs d’intérêt que l’on peut avoir de connaître les circonstances de sa mort ; s’il tient à les révéler, il le fait de lui-même, soit par voie médianimique, soit par celle des visions ou apparitions, 3 et peut alors donner les indications les plus précises ; dans le cas contraire, un Esprit trompeur peut parfaitement donner le change et s’amusera à faire faire des recherches inutiles.

4 Il arrive fréquemment que la disparition d’une personne dont la mort ne peut être officiellement constatée, apporte des entraves aux affaires de familles. Ce n’est que dans des cas très rares et très exceptionnels que nous avons vu les Esprits mettre sur la voie de la vérité d’après la demande qui leur en est faite ; 5 s’ils voulaient le faire, ils le pourraient sans doute, mais souvent cela ne leur est pas permis si ces embarras sont des épreuves pour ceux qui seraient intéressés à s’en affranchir.

6 C’est donc se leurrer d’un espoir chimérique que de poursuivre par ce moyen des recouvrements d’héritages dont le plus positif est l’argent que l’on dépense à cet effet.

7 Il ne manque pas d’Esprits disposés à flatter de pareilles espérances, et qui ne se font aucun scrupule d’induire à des démarches dont on est souvent très heureux d’être quitte pour un peu de ridicule.


293. — Questions sur la santé.


24º Les Esprits peuvent-ils donner des conseils pour la santé ?

« La santé est une condition nécessaire pour le travail que l’on doit accomplir sur la terre, c’est pourquoi ils s’en occupent volontiers ; 2 mais comme il y a des ignorants et des savants parmi eux, il ne convient pas plus pour cela que pour autre chose de s’adresser au premier venu. »


25º En s’adressant à l’Esprit d’une célébrité médicale, est-on plus certain d’obtenir un bon conseil ?

« Les célébrités terrestres ne sont pas infaillibles et ont souvent des idées systématiques qui ne sont pas toujours justes, et dont la mort ne les délivre pas tout de suite. 2 La science terrestre est bien peu de chose auprès de la science céleste ; 3 les Esprits supérieurs seuls ont cette dernière science ; 4 sans avoir des noms connus de vous, ils peuvent en savoir beaucoup plus que vos savants sur toutes choses. 5 La science ne fait pas seule les Esprits supérieurs, et vous seriez très étonnés du rang que certains savants occupent parmi nous. 6 L’Esprit d’un savant peut donc n’en savoir pas plus que lorsqu’il était sur la Terre, s’il n’a pas progressé comme Esprit. »


26º Le savant, devenu Esprit, reconnaît-il ses erreurs scientifiques ?

« S’il est arrivé à un degré assez élevé pour être débarrassé de sa vanité et comprendre que son développement n’est pas complet, il les reconnaît et les avoue sans honte ; 2 mais s’il n’est point assez dématérialisé, il peut conserver quelques-uns des préjugés dont il était imbu sur la terre. »


27º Un médecin pourrait-il, en évoquant ceux de ses malades qui sont morts, en obtenir des éclaircissements sur la cause de leur mort, les fautes qu’il a pu commettre dans le traitement, et acquérir ainsi un surcroît d’expérience ?

« Il le peut, et cela lui serait très utile, surtout s’il se faisait assister par des Esprits éclairés qui suppléeraient au défaut de connaissances de certains malades. 2 Mais pour cela, il faudrait qu’il fît cette étude d’une manière sérieuse, assidue, dans un but humanitaire, et non comme moyen d’acquérir sans peine savoir et fortune. »


294. — Questions sur les inventions et les découvertes.


28º Les Esprits peuvent-ils guider dans les recherches scientifiques et les découvertes ?

« La science est l’œuvre du génie ; elle ne doit s’acquérir que par le travail, car c’est par le travail seul que l’homme avance dans sa voie. 2 Quel mérite aurait-il s’il n’avait qu’à interroger les Esprits pour tout savoir ? Tout imbécile pourrait devenir savant à ce prix. 3 Il en est de même des inventions et des découvertes de l’industrie. 4 Puis une autre considération, c’est que chaque chose doit venir en son temps et quand les idées sont mûres pour la recevoir ; 5 si l’homme avait ce pouvoir, il bouleverserait l’ordre des choses en faisant pousser les fruits avant la saison.

6 Dieu a dit à l’homme : Tu tireras ta nourriture de la terre à la sueur de ton front ;  ( † ) admirable figure qui peint la condition dans laquelle il est ici-bas ; il doit progresser en tout par l’effort du travail ; 7 si on lui donnait les choses toutes faites, à quoi lui servirait son intelligence ? Il serait comme l’écolier dont un autre ferait le devoir. »


29º Le savant et l’inventeur ne sont-ils jamais assistés par les Esprits dans leurs recherches ?

« Oh ! ceci est bien différent. 2 Lorsque le temps d’une découverte est arrivé, les Esprits chargés d’en diriger la marche cherchent l’homme capable de la mener à bonne fin, et lui inspirent les idées nécessaires, de manière à lui en laisser tout le mérite, car, ces idées, il faut qu’il les élabore et les mette en œuvre. 3 Il en est ainsi de tous les grands travaux de l’intelligence humaine. 4 Les Esprits laissent chaque homme dans sa sphère ; de celui qui n’est propre qu’à bêcher la terre ils ne feront pas le dépositaire des secrets de Dieu ; mais ils sauront tirer de l’obscurité l’homme capable de seconder ses desseins. 5 Ne vous laissez donc point entraîner par curiosité ou ambition dans une voie qui n’est pas le but du Spiritisme, et qui aboutirait pour vous aux plus ridicules mystifications. »


6 Remarque. La connaissance plus éclairée du Spiritisme a calmé la fièvre des découvertes que, dans le principe, on s’était flatté de faire par ce moyen. On avait été jusqu’à demander aux Esprits des recettes pour teindre et faire repousser les cheveux, guérir les cors aux pieds, etc. Nous avons vu bien des gens qui ont cru leur fortune faite, et n’ont recueilli que des procédés plus ou moins ridicules. 7 Il en est de même lorsqu’on veut, à l’aide des Esprits, pénétrer les mystères de l’origine des choses ; certains Esprits ont, sur ces matières, leur système qui ne vaut souvent pas mieux que celui des hommes et qu’il est prudent de n’accueillir qu’avec la plus grande réserve.


295. — Questions sur les trésors cachés.


30º Les Esprits peuvent-ils faire découvrir les trésors cachés ?

« Les Esprits supérieurs ne s’occupent pas de ces choses ; 2 mais des Esprits moqueurs indiquent souvent des trésors qui n’existent pas, ou peuvent aussi en faire voir un dans un endroit, tandis qu’il est à l’opposé ; 3 et cela a son utilité pour montrer que la véritable fortune est dans le travail. 4 Si la Providence destine des richesses cachées à quelqu’un, il les trouvera naturellement ; autrement non. »


31º Que penser de la croyance aux Esprits gardiens des trésors cachés ?

« Les Esprits qui ne sont pas dématérialisés s’attachent aux choses. 2 Des avares qui ont caché leurs trésors peuvent encore les surveiller et les garder après leur mort, et la perplexité où ils sont de les voir enlever est un de leurs châtiments, jusqu’à ce qu’ils en comprennent l’inutilité pour eux. 3 Il y a aussi les Esprits de la Terre chargés d’en diriger les transformations intérieures, et dont, par allégorie, on a fait les gardiens des richesses naturelles. »


4 Remarque. La question des trésors cachés est dans la même catégorie que celle des héritages inconnus ; 5 bien fou serait celui qui compterait sur les prétendues révélations qui peuvent lui être faites par les plaisants du monde invisible. 6 Nous avons dit que, lorsque les Esprits veulent ou peuvent faire de semblables révélations, ils le font spontanément, et n’ont pas besoin de médiums pour cela. En voici un exemple :

7 Une dame venait de perdre son mari après trente ans de ménage, et se trouvait à la veille d’être expulsée de son domicile, sans aucune ressource, par ses beaux-fils, auxquels elle avait tenu lieu de mère. Son désespoir était au comble, lorsqu’un soir son mari lui apparaît, lui dit de le suivre dans son cabinet ; là il lui montre son secrétaire qui était encore sous les scellés, et par un effet de seconde vue, il lui en fait voir l’intérieur ; il lui indique un tiroir à secret qu’elle ne connaissait pas, et dont il lui explique le mécanisme ; il ajoute : J’ai prévu ce qui arrive et j’ai voulu assurer votre sort ; dans ce tiroir sont mes dernières dispositions ; je vous cède la jouissance de cette maison, et une rente de … ; puis il disparut. Le jour de la levée des scellés, personne ne put ouvrir le tiroir ; la dame alors raconta ce qui lui était arrivé. Elle l’ouvrit en suivant les indications de son mari, et l’on y trouva le testament conforme à ce qui lui avait été annoncé.


296. — Questions sur les autres mondes.


32º Quel degré de confiance peut-on avoir dans les descriptions que les Esprits font des différents mondes ?

« Cela dépend du degré d’avancement réel des Esprits qui donnent ces descriptions ; 2 car vous comprenez que des Esprits vulgaires sont aussi incapables de vous renseigner à cet égard qu’un ignorant l’est chez vous de décrire tous les pays de la Terre. 3 Vous adressez souvent sur ces mondes des questions scientifiques que ces Esprits ne peuvent résoudre ; 4 s’ils sont de bonne foi, ils en parlent selon leurs idées personnelles ; 5 si ce sont des Esprits légers, ils s’amusent à vous donner des descriptions bizarres et fantastiques ; d’autant mieux que ces Esprits, qui ne sont pas plus dépourvus d’imagination dans l’erraticité que sur la Terre, puisent dans cette faculté le récit de bien des choses qui n’ont rien de réel. 6 Cependant, ne croyez pas à l’impossibilité absolue d’avoir sur ces mondes quelques éclaircissements ; 7 les bons Esprits se plaisent même à vous décrire ceux qu’ils habitent, afin de vous servir d’enseignement pour vous améliorer, et vous engager à suivre la voie qui peut vous y conduire ; 8 c’est un moyen de fixer vos idées sur l’avenir, et de ne pas vous laisser dans le vague. »


a — Quel contrôle peut-on avoir de l’exactitude de ces descriptions ?

« Le meilleur contrôle est la concordance qu’il peut y avoir entre elles ; 2 mais rappelez-vous qu’elles ont pour but votre amélioration morale, et que, par conséquent, c’est sur l’état moral des habitants que vous pouvez être le mieux renseigné, et non sur l’état physique ou géologique de ces globes. 3 Avec vos connaissances actuelles, vous ne pourriez même pas les comprendre ; cette étude ne servirait point à vos progrès ici-bas, et vous aurez toute possibilité de la faire quand vous y serez. »


4 Remarque. Les questions sur la constitution physique et les éléments astronomiques des mondes, rentrent dans l’ordre des recherches scientifiques dont les Esprits ne doivent pas nous épargner la peine ; 5 sans cela un astronome trouverait très commode de leur faire faire ses calculs, ce dont, sans doute, il se garderait bien de convenir. 6 Si les Esprits pouvaient, par la révélation, épargner le travail d’une découverte, il est probable qu’ils le feraient en faveur du savant assez modeste pour en reconnaître ouvertement la source, plutôt qu’au profit des orgueilleux qui les renient, et auxquels ils ménagent souvent au contraire des déceptions d’amour-propre.



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